Si, comme moi, par un beau jour d’été, vous flânez dans la Ville Basse de Bar-le-Duc, vous aurez la surprise de découvrir, à l’angle des rues Maginot et du Bourg, ce monument plutôt surprenant.
Dans un décor architectural plutôt classique, seul vestige d’une fontaine érigée à cet emplacement au milieu du 18è siècle, se dresse, fièrement appuyé contre son antique bicyclette, un amusant garçonnet aussi nu que joufflu. Je n’avais jamais entendu parler de Pierre et Ernest Michaux : le moment était donc venu de faire plus ample connaissance.

Ce petit « génie du vélo » (!) est l’oeuvre du sculpteur Edouard Houssin. Il s’agit d’une copie, l’original en bronze ayant disparu pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Pierre Michaux, né en 1813 à Bar-le-Duc, s’installa vers 1850 à Paris, où il fonda une petite entreprise de réparation de fiacres. En 1861 il eut, avec son fils Ernest, alors âgé d’une vingtaine d’années, une idée de génie : fixer une manivelle sur la roue avant d’une draisienne, pour la faire tourner ! La pédale était née.
Les Michaux se lancèrent alors dans la production et la commercialisation de leur « vélocipède à pédale » – également appelé « michaudine », qui connut rapidement un grand succès public. Cependant, dès la fin des années 1860, ils perdirent le contrôle de leur entreprise, et virent ensuite leurs affaires péricliter.
Pierre Michaux mourut en 1883, dans la gêne mais pas totalement oublié puisque, dix ans plus tard, la presse sportive lança une souscription pour élever, dans sa ville natale, un monument à sa mémoire, ainsi qu’à celle de son fils. Cycliste assidue, pédalant au quotidien d’un bout de l’année à l’autre, je me devais bien de rendre ce petit hommage aux Michaux !
Hi hi, ceux qui ont fait le monument ne devaient pas faire beaucoup de vélo car ils auraient su qu’il vaut mieux s’habiller !!
C’est assez croquignolet !